24 mai 2006

Les arcanes du chaos

Maxime Chattam : Les arcanes du chaos - Albin Michel 2006
458 p.

J'aime beaucoup Maxime Chattam, vraiment. Il est comme ces nouveaux auteurs français Grangé, Dantec (il a tourné space depuis quelques années), il fait partie de ces gens qui s'affranchissent rééelement de l'écriture nombriliste qui à mon sens caractérise la plupart des auteurs français. Lui il plonge dans une littérature de genre, comme il y a des film de genre, et cela lui va assez bien. Il a écrit une magnifique trilogie dans le style polar teinté de fantastique, sans en être vraiment; l'âme du mal, In tenebris et Maléfices. que je vous encourgage à lire la nuit dans le silence pour vraiment ressentir la peure et l'angoisse qui nous fait vibrer seul ou accompagné dans notre lit...
Puis, il m'a déçu avec le sang du temps, un suspens se déroulant entre le passé et le présent, une histoire tarabiscotée avec en particulier une fin ratée qui m'a déçue.
Voici avec les arcanes du chaos le retour de l'enfant prodige de la littérature de suspens.
pourtant je trouve le début bien lent avec des ficelles grosses et bien visible dans le genre " je vais vous faire peur " et puis l'histoire démare vraiment. Une histoire qui met en scène Yael, une jeune femme un peu paumée dans sa vie qui va commencer à recevoir des messages esotériques via des miroires et des ordinateurs, des "ombres" lui délivrent des messages angoissants, elle va se lancer dans une course pour sa survie et afin de comprendre qui manipule qui. Je ne vous en dirait pas plus, sachez simplement que tout les détails ont leurs importances, que rien ne vous est jamais dit gratuitement. De plus il raccroche sa fiction à notre réalité pour lui donner une force supplémentaire. Je me suis laissé avoir. On peut comparer ce bouquin au Da Vinci Code, pas pour le secret religieux, mais dans sa construction en jeu de piste et contrairement au très mauvais bouquin de Dan Brown, où tout s'enchainait trop vite et un peu n'importe comment, la structure mise en place par Chattam est imparable. Il est vrai que ce n'est pas obligatoirement les meilleures livres qui sont les plus vendus au monde, mais dans le genre les arcanes du chaos mériterait une carrière au moins aussi importante que le Da Vinci...
A quand une bonne adaptation cinématographique des romans de Chattam ? En attendant si vous les lisiez ?

22 mai 2006

Les fabuleuses aventures d'un indien malchanceux qui devint milliardaire

Vikas Swarup : Les fabuleuses aventures d'un indien malchanceux qui devint milliardaire - Belfond 2006
Traduit de l'anglais ( Inde ) 364 p.

Première traduction pour cet auteur indien en français, vous trouverez ici la couverture allemande qui est identique à l'édition française.
Joli petit roman qui met en scène un jeune serveur qui sera le premier à gagner au jeu télévisé " qui veut gagner un milliard de roupies ". Mais les producteurs du jeu sont convaincu qu'il y a eu tricherie, en effet ce jeune homme n'a jamais été à l'école. Pourtant ils ne trouvent rien. Alors on le met en prison. Arrive alors une avocate qui va non seulement le faire sortir mais va le défendre. Pourtant elle aussi doute et afin de lui prouver qu'il connaissait bien les réponses aux douze questions Ram Mohammad Thomas va lui raconter pour chaque réponse l'histoire de sa vie qui lui a permi de répondre correctement.
le livre se construit ainsi, chaque chapitre raconte une anecdote qui permet de comprendre comment Ram n'a pas triché.
L'auteur en profite pour décrire l'Inde d'aujourd'hui, ses malheurs et ses bonheurs parfois, l'entraide entre les petites gens et aventures rocambolesques rythme ce texte ma fois fort sympatique.

21 mai 2006

L'oeuvre de Dieu, la part du diable


John Irving : L'oeuvre de Dieu, la part du Diable - Seuil collection Points
Traduit de l'anglais

Tout d'abord attention, il existe deux éditions, très différente l'une de l'autre : la couverture que vous voyez ci-contre est l'édition "normale", il existe aussi le scénario écrit par Irving pour l'adaptation cinématographique qui est beucoup moins importante...
Irving est un fantastique raconteur d'histoire; il est capable de vous faire rire à une page et pleurer à la suivante. Ce texte est l'un des plus aboutis de son oeuvre. Etats-Unis, New-Hampshire, un vieux docteur tient une clinique bien particulière où il pratique l'avortement malgré l'illégalité durant les années 30. Il s'engage de même, si l'avortement rate, oû si il est trop tard à garder les enfants dans un orphelinat et à tenter de les faire adopter. L'un de ses enfants va finir par grandir et vouloir le seconder, pourtant fervant catholique, même si il comprend l'humanité de ce docteur il se refuse a ôté la vie. Il soullage les femmes qui viennent à la clinique. Son mentor le pousse à partir afin de se réaliser dans sa vie et il finira par trouver l'amour, mais trouvera-t-il pour autant la paix intérieur, réussira-t-il à apaiser sa conscience, à dépasser la morale chrétienne ?
C'est un magnifique texte d'apprentissage, comme les américains savent si bien le faire, une saga familiale d'un genre particulier, un de ses livres qui vous réconcilie avec la vie. Merveilleusement écrit, l'auteur ne vous lâche jamais, il vous emmène là où il le souhaite et à sa manière, sans que vous vous doutiez d'où il veut en venir, il vous tient en haleine avec un art du coup de théâtre et est capable de vous faire réfléchire l'air de rien, sans avoir l'air d'y toucher...
L'adaptation cinématographiaue fut un bon film, mais après avoir lu le livre on y retrouve certe l'essentiel, mais pas le fourmillement de détails qui font la force du texte. Je ne saurais trop vous engager à préférer la lecture...

17 mai 2006

Eragon


Christopher Paolini : Eragon, l'héritage Tome 1 - Bayard 2004
Traduit de l'anglais - 679 p.
suivit de
L'aîné, l'héritage Tome 2 - Bayard 2006
Traduit de l'anglais - 793 p.

Je vous ai parlé de science-fiction, parlons de Fantasy. Depuis l'adaptation du seigneur des anneaux au cinéma, le grand public découvre la fantasy, ne serait-ce qu'a voir le succès de Narnia fin 2005. Alors qu'est-ce que la fantasy ? Un soupçon d'aventure médiévale, de la magie, des mythes, une quête, de grandes batailles épiques et on a le cocktail que tous le monde s'arrache.
Facile me direz-vous, et bien pas tant que cela.
Tolkien était peut-être un trop grand écrivain, il a posé les bases du genre et depuis quasi personne n'arrive à les dépasser : Un nain doit ressembler à ceux de Tolkien, un elfe aussi etc... Et malheur à celui qui s'éloigne trop de cette description, le public le boude. Alors, on a souvent l'impression de lire une pâle copie et ce n'est que petit à petit que les écrivains se défont de ce carcan trop lourd à porter. Mais on finira bien par y arriver. Par exemple le jeune Christopher Paolini, jeune car il a écrit le premier volume Eragon à 17 ans. Son père l'a publié de manière confidentiel et un gros éditeur l'a remarqué, bien lui en a prit, ce texte est devenu un best mondial assez rapidement, mais dans l'édition pour la jeunesse ! Mon fils est un fanatique de cette série et il m'a obligé à la lire. Et j'ai été étonné, c'est vraiment bien écrit et l'aventure est palpitante. Je ne suis pas le seul à l'avoir remarqué car attendez-vous à la déférlante en fin d'année, il sera le grand succès cinématographique de Noël...
Eragon est un jeune garçon vivant aux confins d'un empire, il trouve un jour une pierre bleue dans la fôret. Il va découvrire qu'il s'agit en réalité d'un oeuf de dragon qui va éclore et changer à jamais sa destinée. Poursuivi et traqué il va devoir fuire avec sa dragonne Saphira et un viel homme énigmatique qui va lui aprendre qui il est réélement. Ils vont traverser ensemble mille périles et vivre une aventure incroyable en y croisant personnages maléfiques, nains et elfs, se battre pour sauver leurs vies etc...
Jusque là, rien de très habituel pour le genre, mais la présence de ce dragon, le lien extrêment fort entre les deux personnages et ce dragon qui parle et réfléchit est un renouvellement du genre. Le récit est extrêmement bien construit, palpitant il ne s'embarasse pas de la lourdeur souvent associé au genre, tout en foisonnant de détail. Les personnages sont plus fouillés que d'habitude et je me réjouis d'avance de voir ce que les cinéastes vont en faire !!! Rien n'y manque et la subtilité est de mise : ainsi le méchant n'apparaît jamais directement ( merci Tolkien !!! ) pour y gagner une force maléfique plus grande, le trouble amoureux du jeune homme existe mais il est contrecarré par la jalousie de sa dragonne ! Les luttes entres alliés et les batailles sont bien senties, enfin je vous encourage fortement à le lire, à côté les aventures de Harry Potter font figure d'enfantillages dixit mon fils de 13 ans qui a arrêté de les lire depuis le 4 ème volume.
Nouvelle série culte.

15 mai 2006

Le maître du haut château

Philip K.Dick : le maître du haut château - J'Ai Lu

Parlons un peu de science-fiction... Je sui un fervant admirateur de cette littérature, et je crois qu'il est enfin temps que le grand public la découvre enfin. Attention, ne pas confondre avec la Fantasy qui fait des ravages ces temps.
La science fiction est âgée, très âgée, mais pendant longtemps ce genre littéraire a été considéré comme de la littérature de gare, voir éventuellement pour adolescents attardés. Et bien j'ai été l'un de ceux là. le cinéma a finit par lui donner ses lettres de noblesses, comme il est en train de le faire plus tradivement avec la fantasy. Les plus grand auteurs sont souvent américains et P.K.Dick en fait partie. Il a commencé dans les années 50 à écrire des romans absolument normaux, mais un peu barré. il vient de Californie et faisait partie des premiers beatnick qui tentait de révolutionner l'ensemble des arts. Mais lors de la chasse aux sorcières à la grande époque du MacCartisme il s'est mis à produire des textes de SF afin d'échapper à la censure. En effet, l'état considérait qu'il y avait tellement peu de lecteur pour ce genre et que les extraterrestres n'étaient absolument pas dangereux pour la nation américaine que les auteurs étaient laissé en paix. Dick ne fut pas le seul à cacher de nombreuses critiques dans ses bouquins face aux Etats-Unis.
Le maître du haut château est une uchronie, c'est-à-dire que ce serait-il passé si... L'Allemagne et le Japon ont gagné la seconde guerre mondiale, la côte est est allemande et la côte ouest est japonaise, on se retrouve dans les années 60 et les pouvoirs ont perdu de leurs force, on vit plutôt bien sous cette occupation.
L'intérêt du roman est une mise en abîme de notre propre monde, un écrivain publie un récit ou notre propre réalité est décrite qui se trouve être autentifié, les japonais sont à la recherche d'objets historiques des Etats-Unis d'avant la guerre, qui sont pour la plupart d'habiles contrefaçons, des "simulacres". Dick nous interroge sur notre manière de percevoir la réalité : qu'est-ce qui nous dit que ce que nous percevons est "vrais" ?
Tout au long de son oeuvre, il jourra avec ces concepts, usant de coups de théâtre ou bien de brèches qui s'ouvrent sur d'autre réalités. Avant tout le monde il comprendra l'importance des médias visuels qui jourront avec nos perceptions pour nous faire croire à des choses moins dérengeantes que la vérité.
Vous pouvez lire beaucoup d'oeuvres de Dick, mais commencez par celle-ci si vous êtes allergique aux vaisseaux spatiaux et autres extra-terrestres; il n'y en a pas. Je reprendrais dans le futur d'autres livres de cet auteur, peut-être l'un des plus novateur et étonnant de sa génération. Chacun de ses textes est un étonnement, il s'attaque souvent à une science-fiction sociale, en aimant bien les héros malgré eux. Il part de postulats assez simple et cherches les failles du système.
Quelques films ont popularisé son univers : Blade runner adapté d'un de ses textes, mais aussi minority report adapté d'une de ses nouvelles en sont les plus connus.
Philip K.Dick est un incontournable de la science-fiction sans être une icône du genre, trop à part, trop "spécial" longtemps il fut boudé par le public américain. C'est l'Europe qui le reconnut et le redécouvrit. Ses textes sont bien écrits, il a un style particulier, reconnaissable et s'attaque a des sujets de société auxquels nous n'avons toujours pas trouvé de réponses. Donc à lire d'urgence...

14 mai 2006

Intermède No 1

Ce week-end pas de billets sur un bouquin, non, plutôt une petite disgression sur la lecture... Juré pas trop longue.
Je voullais juste vous parler de cette impression exeptionnelle qu'on a en finissant un livre qu'on a aimé, voir adoré... Ce moment précis où l'on ne peut pas revenir à la réalité tout de suite, ce flotement entre deux univers: d'un côté on voudrait que le livre ait encore une page, dix, cent, voire mille; on voudrait que cela ne cesse jamais, on voudrait serrer très fort le cou de l'auteur en lui disant " continue ", on voudrait que comme par magie un deuxième volume apparaisse dans lequel on se replongerait immédiatement... D'autre part on se sent encore en train de planer, souvent je me couche, je ferme les yeux et j'esseye de retenir cette univers immaginaire qui est en train de s'éfilocher par lambeaux, qui disparaît petit à petit, mais jamais totalement; je sais qu'il restera à jamais une trace dans mon esprit, que quelque chose des personnages, de ce qui a mis l'auteur restera à jamais au fond de ma mémoire. Peut-être que dix ans plus tard, une situation, une odeur, une vision un détail me rappeleront quelque chose, cette impression de déjà-vu, je rechercherai dans ma mémoire et je finirais par me rappeller laborieusement que c'était dans ce bouquin là, et de fil en aiguille je me rappellerais les tenants et les aboutissants du récit, je comprendrais que je l'ai fait mien, que cett histoire finira par m'appertenir, qu'elle fait partie de moi que je le veuille où non. Délicieuse sensation.
Puis j'ouvre les yeux et la réalité revient en force, il va falloir recommencer à aller aux toilettes, à se laver, à se préparer à manger, à faire le ménage, à répondre à des coups de fil, à rencontrer des gens, à aller travailler, enfin à retourner dans la vraie vie qui n'est pas obligatoirement très éloignée de la fiction puisqu'on ne sait jamais à l'avance ce qu'elle nous prépare !
Bonne continuation et bonne lecture...

12 mai 2006

Loin de Chandigarh


Tarun J.Tejpal : Loin de Chandigarh - Buchet Chastel 2005
Traduit de l'Anglais ( Inde )

La bonne surprise de la fin d'année passé ! Roman d'une vie, l'auteur a mis 20 ans à l'écrire. L'auteur est journaliste et à travers l'histoire de son héros il raconte un résumé de l'histoire de l'Inde période post-colonial à nos jours.
L'ouvrage est en deux parties à peu près égale : la première raconte un amour parfait, une histoire comme l'on reverait toutes et tous de l'avoir vécue; problèmes cela commence par le héros qui se réveille un matin en se rendant compte qu'il n'aime plus la femme qui est encore endormie à côté de lui. Il n'a plus de désir pour elle et cherche à comprendre en se remémorant tous ce qu'ils ont partagés ensemble, depuis leure rencontre à dix-sept ans, l'amour fusionnel qu'ils ont partagé, l'opposition de leurs familles respectives - lui est hindoue, elle musulmanne - leur fuite, les petits boulots, sa volonté d'être journaliste, puis écrivain, leur installation enfin dans une maison à Chandigarh dans les contreforts himalayiens où ils se réfugient le temps d'un week-end pour fuire la vie trépidente de New Delhi. A travers cet amour magique, l'auteur en profite pour nous raconter l'histoire de l'Inde vue de l'intérieur, il analyse assez lucidement les contradictions de ce continent, comment la caste politique indienne gère l'après Gandhi, les luttes armées et religieuses; tout cela sans jamais nous donner de leçons...
Dans cet ouvrage on fait souvent l'amour - en règle générale je saute les description sexuelles, trop convenues, porno chic et choc - mais pour une fois j'ai enfin perçue une véritable délicatesse, des sentiments et une beauté de la description; on croirait voire des miniatures du kama soutra où certe on n'ignore rien de ce qui se passe mais qui représente quelque chose de très beau. La femme finira par partir et ce n'est qu'au milieu du livre que l'on apprendra la raison de ce désamour...
Comme tous les romans indiens, l'ouvrage foisonne de personnages tous plus truculants les uns que les autres permettant par leur description à l'auteur d'apporter encore un peu plus de profondeur à l'ensemble de son histoire en faisant intervenir des dialogue et des contradictions à son héros.
Pour la petite histoire ce roman est paru en français en septembre 2005, pendant la rentrée littéraire, noyé dans la masse ce n'est qu'à travers le bouche à oreille qu'il a dû son succès, finallement les journalistes lui ont enfin consacrés début décembre nombre de critiques qui lui ont offert une seconde vie.
Donc à découvrir d'urgence et n'oubliez pas, allez l'acheter chez les petits libraires pour les soutenir...

10 mai 2006

Mon chien stupide

John Fante : Mon chien stupide - 10 X 18
Traduit de l'anglais

Rien que du bon chez John Fante... Non c'est vrai, je vous encourage à aller lire l'intégralité de son oeuvre romanesque. Fante c'est l'écrivain de Los Angeles qui parle des difficultés de la vie des immigrés de seconde génération. Lui même est originaire d'Italie et a eu toutes les peines du monde à se faire sa vie aux Etats-Unis. Pour vous expliquez tout cela il crée dès le début un double littéraire : Bandini. Le héro récurant évoluera en même temps que son auteur, sorte de looser au grand coeur, il commencera par courrir les filles, puis se mariera et finira par devenir scénariste pour Holywood.

Mon chien stupide est le dernier ouvrage écrit par Fante, pour la petite histoire l'auteur était atteint d'un diabète sévère, il a dicté cet ouvrage à sa femme sur son lit d'hopital alors qu'il venait d'être amputé. Pourtant c'est son ouvrage le plus drôle : une famille trouve un soir de pluie dans son jardinet un chien, les enfants veulent immédiatement le garder et les parents finissent par craquer. Le père, scénariste qui monte à Holywood en hérite assez rapidement et c'est lui qui se colle les sorties pour les besoins. Jusqu'a une scène hyper cocasse ou il croise un haut responsable de son studio qui promène égallement son chien. Il se dit que pour finir c'est peut-être pas si mal d'avoir un chien, cela crée des liens inatendus. Sauf qu'il se rendra compte rapidement que le corniaud qu'il a receuilli ne pense qu'a sauté toute la gente canine et que de surcroît il a hérité d'un chien homosexuel. Pas de bol, le chien du producteur est trois fois plus petit que le sien et c'est aussi un mâle...
Voilà un petit avant goût de la drôlerie du bouquin. Fante est un écrivain hors du commun, décallé, à mi-chemin entre l'Europe ou se situent ses racines mais où il n'a jamais vécu et les Etats-Unis, drôle et triste, poétique et trivial, il mélange tout avec maestria et est très agréable à lire, voir même un écrivain anti prise-de-tête...
Comme d'habitude allez faire un tour sur les sites de vente de livres, laissez-vous séduire et n'oubliez pas d'aller acheter vos livres chez les petits libraires. Pour ceux qui n'ont pas trop d'argent, il existe un peu partout des magasin de seconde mains, on trouve Fante assez facilement a des prix défiants toutes concurrences, donc laissez-vous séduire...

09 mai 2006

Hey Nostradamus


Douglas Coupland : Hey, Nostradamus ! - Au Diable Vauvert décembre 2005 traduit de l'anglais - 295 pages

Deuxième auteur récurrant dans ma bibliographie personnelle; Il avait déjà écrit son premier bouquin qui s'appellait " Génération X " qui avait été un phénomène de société aux Etats-Unis, avant de s'appeller les grunge on appellait cette nouvelle génération perdue X. Puis il avait été se faire engagé chez Microsoft pendant six mois et nous avait pondu " Microcerf " qui décrivait la vie des jeunes bouffeurs de code chez Windows. Puis il a un peu disparu du devant de la scène, il a écrit deux autres bouquins sympa mais sans plus " Toutes les familles sont psychotiques " et " Girlfriend dans le coma ".
Le voila de retour avec un texte fort, un massacre dans un lycée de Vancouver, quatre personnages vont à tour de rôle prendre la parole, d'abord Cherryl qui nous apprend très vite qu'elle a été tuée par des camarades de classe en 1988, catholique praticante elle s'est mariée en secret avec Jason simplement pour pouvoir se faire déflorer. Jason est le second personnage, qui nous raconte son histoire en 1999, il ne s'est jamais remis de la disparition de Cherryl, mais surtout il continue de soufrire à cause de son père et de sa conception de la religion hyper dure. Puis Jason disparaît et c'est sa nouvelle compagne Heather qui raconte sa version en 2002. Elle recherche partout son amour et va tomber sur une femme médium qui lui révèle des messages qu'elle reçoit et qui ne peuvent venir que de Jason. Un quatrième personnage concluera le volume, mais je vous laisse le soin de le découvrire.
Ce texte traite de la religion et de ses dérives, comment des croyants à l'esprit polués vous embrigade et cause une souffrance en vous alors qu'ils sont persuadés de vous ammener le bonheur et la vérité, comment un homme survit à toutes ses blessures en se renfermant sur lui même. Comment une femme aussi adorable soit-elle ne peut pas rivaliser avec l'amour portée à une morte...
Douglas Coupland se cache derrière ses personnages, à aucun moment l'auteur ne nous donne son point de vue; il est toujours juste et on sent un amour insondable même pour les pires salauds.
Le début est incroyable, cette morte qui nous raconte sa courte et triste vie ainsi que sa mort sont d'une force délirante.
L'écriture s'adapte à ceux qui raconte l'histoire et est au service de cette dernière, souvant sèche et nerveuse, elle finit par se calmer pour s'emballer à nouveau et traduire justement les sentiments des personnages.
Quand j'ai posé le bouquin, j'étais heureux que cet auteur revienne avec un aussi bon texte, je commençais à désepérer et n'était pas loin de le considérer comme perdu pour l'humanité.
Comme d'habitude, en cliquant sur les liens FNAC ou ALAPAGE vous accédez à la bibliographie et à la disponibilité des titres.
Bonne lecture.

08 mai 2006

Kafka sur le Rivage


Haruki Murakami : Kafka sur le rivage; Belfond, janvier 2006.
Traduit du japonais. 619 pages

Première critique... Allez je me lance.
Il est des auteurs que l'on a toujours envie de lire, et celui-ci en fait partie; pourtant à chaque fois qu'une nouveauté arrivait, je dévorais le quatrième de couverture, le posait sur une pile et je l'oubliais. Alors quand j'ai déballé ce titre, je me suis forcé à le ramener immédiatement chez moi et à le lire en laissant tout le reste de côté; je lui devais bien ça ! Et quel bien m'en a pris... Attention chef-d'oeuvre...
Deux histoires se mélangent et sont racontées parrallèlements. La première est celle de Kafka, jeune adolescent japonais qui fugue pour échapper à une prophétie que son père a prononcée contre lui. Kafka est un jeune garçon qui passe son temps dans les bibliothèques, il lit tout et n'importe quoi se forgeant ainsi une culture fragmentaire et incroyable; pourtant il ne sait pas grand chose de la vie. Son voyage est une initiation et une apprentissage. Il ira se réfugier dans une bibliothèque d'une petite ville où il finira par y croiser son destin.
La seconde est celle d'un viel homme, Nakata, simple d'esprit suite à un incident survenu pendant la seconde guerre mondiale : enfant ses parents l'avait envoyé à la campagne et lors d'une sortie de classe un curieux incident le fait tomber dans un coma profond. A son réveil il ne sait plus lire ni écrire et n'apprendra plus jamais. Il vit de l'assistance de l'état et profite d'un don particulier pour arrondire ses fins de mois difficiles : il est capable de communiquer avec les chats et donc loue ses services pour retrouver les matous perdus... Sa vie est réglée comme une horloge, il ne sort jamais de son quartier; pourtant lui aussi sera obligé de partir.
J'ai suivi les péripéties des deux personnages et de leurs rencontres pendant leurs voyages avec ravissements. L'auteur est capable de nous inventer des situations improbables, voire impossibles et malgré tout, on y croit. Le portrait du Japon d'aujourd'hui est finnement ciselé, jouant sur l'antagonisme entre les traditions séculaires et la modernité du village mondiale. L'écriture est agréable et intelligente, jamais lourde. J'ai beaucoup apprécié les descriptions des personnages secondaires tous plus surprenants les uns que les autres, en vrac une prostituée spécialiste de Hegel, des soldats perdus, un routier paumé au grand coeur, un bibliothécaire androgyne, un colonel bizarre, un kidnapeur de chats; on assitera aussi à des pluies de poissons ou de sangsues, à des pierres qui deviennent légères avant de redevenir lourde.
Le monde où évolue nos deux héros malgré eux est notre quotidien dans lequel il se passe des choses que l'on explique pas toujours; il ressemble parfois à du manga, parfois à des films.
Vraiment un grand roman, une fiction qui nous tient en haleine sans le moindre creux, un de ces livres que l'on ne veut plus lâcher.
Donc précipitez-vous sur cet auteur, vous trouverez l'ensemble de sa bibliographie sur des sites tels que ceux de la FNAC ou de ALAPAGE.

Ouverture

Bonjour à tous, ceux qui aiment encore les livres, ceux qui sont curieux, ceux qui qui ont envie de découvrir, enfin tous... Je voudrais commencer par une petite déclaration d'intention, un petit manifeste pour l'ouverture de ce blog :
  • La lecture fait partie de la vie, l'écriture est l'essence de la communication, c'est bien ce que vous êtes en train de faire : lire...
  • Des cassandres nous annoncent depuis déjà longtemps la mort prochaine du livre, pourtant il bouge encore, continue de vivre même si il ne se porte pas toujours aussi bien qu'il ne le devrait.
  • Quand on rentre dans une librairie, la principale chose que l'on cherche c'est quelqu'un qui pourrait nous donner un conseil pour s'y retrouver dans la jungle des parutions.
Et bien je suis un amoureux du livre, pas l'objet, mais les textes. Depuis plus de vingt ans je vends des livres, j'en ai conseillé des milliers, beaucoup dont je n'avais pas vraiment envie, et certaine fois le miracle se produit, je peux parler enfin du texte que j'aime, le client en face de moi n'est plus un simple client, je lui donne quelque chose que j'ai apprécié, une alchimie naît et quand j'ai bien fait mon travail, que cette personne revient pour me dire qu'elle a beaucoup aimé ce que je lui ai mis entre les mains, la relation qui se noue est exeptionnelle.
Pourtant ce contact est en train de disparaître, les librairies ferment et sont remplacées par de grandes structures impersonnelles, le livre est en train de devenir un produit de marketing comme les autres. Est-ce un bien ou un mal ? Je n'en sais rien.
J'ai envie de profiter d'un espace comme un blog pour trouver un échange identique, pour donner l'envie de lire et de se plonger dans un texte qui nous accroche et ne nous lâche plus.
Ici vous trouverez des textes construit comme une critique sur des ouvrages que j'ai lu et que j'ai envie de partager avec vous, il pourra y avoir des vieux bouquins comme de la nouveauté, du roman comme de la BD, des essais; les seul dénominateur est qu'ils sont en français quitte à être des traductions...
Voilà, alors bonne lecture et n'hésitez pas à laisser vos commentaires, l'échange est toujours productif.