26 juillet 2006

Retour à la grande ombre

Hakan Nesser : retour à la grande ombre - Seuil 2005
traduit du suédois - 291 p.

Je ne sais pas ce qui se passe cet été, mais je suis assez polar... Voici un auteur inconnu sous nos contrées mais venant du deuxième grand pays du polar : la Suède. Eh oui, il parait que c'est après les Etats-Unis le second pays où l'on publie le plus de polar...
J'ai déjà chroniqué ici le grand maître Mankell, (cf. Le retour du professeur de danse) voici son valet : Nesser se débrouille assez bien et il nous peint le portrait d'un commissaire bougon, mal embouché et qui doit se faire opérer d'un cancer ( Tiens ça me rappelle quelque chose...) Il ne veut pas lâcher une affaire assez sordide, on a retrouvé un corps sans tête, ni mains, ni pieds. L'identification est donc difficile. Mais l'on va finir par savoir qu'il s'agit d'un ancien taulard, comdané deux fois pour deux meurtres de femmes. cet homme était un ancien coureur de fonds dans les années cinquante, qui avait été descendu en flèche pour dopage. Cet homme avait tout pour être condamné, mais en creusant notre commissaire va se rendre compte qu'il a été condamné sans preuves matérielles. Une idée germe donc dans son esprit : et si le meurtrier réel l'avait tué pour l'empêcher de le retrouver ? Mais on n'aime pas son enquête en haut lieu, cela voudrait dire que la justice se serait trompée. Pas facile de mener une enquête dans ces conditions là...
Les suédois sont très fort, vraiment, l'intéret est triple dans ce bouquin, qui est le véritable meurtrier, comment mener une enquête trente ans après les faits, et comment trouver des preuves matérielles permetant d'innocenter un mort et d'acuser un vivant. J'ai bien aimé le style, on avance tranquilement dans cet enquête impossible, les personnages principaux et secondaires ont de la profondeur. Nous ne sommes pas dans une grande oeuvre littéraire, mais dans un roman délassant et qui ne nous lâche pas. Bonne lecture pour se changer les idées.

22 juillet 2006

Paul Theroux


Une fois n'est pas coutume, et puis c'est l'été, donc une période oû l'on fait des choses que l'on ne fait pas le reste de l'année; je vais parler non pas d'un livre mais de plusieurs... Rassurez-vous, c'est toujours le même auteur : il s'agit de Paul Theroux et de sa carrière d'écrivain voyageur, je laisserais de côté sa seconde carrière de romancier.

Donc, cet auteur américain né en 1941 depuis toujours voyage, mais il décide de prendre le train et les bus pour le faire, l'idée étant non seulement de voir les paysages qu'il traverse, mais surtout de rencontrer les habitants ou les autres voyageurs. et quoi de mieux que les longs voyages en trains. De plus si une galère se présente on partage encore plus.
Grasset a eu la bonne idée de republiez en cahier rouge d'anciens textes qui ne perdent rien de leurs valeurs, en effet Paul Theroux est assez intemporel. Vous trouverez donc dans cette collection les titres suivants :
- Voyage exentrique et ferroviaire autour du Royaume-Unis
- La Chine à petite vapeur
- Patagonie express
- Railway bazaar

que je suis en train de finir de lire. le challenge dans ce texte c'est de partir de Paris avec l'Orient-Express jusqu'à Istanbul, puis de traverser l'Iran, l'Afganistan, le Pakistan, l'Inde, le Bengadesh, la Thaïlande, la Malaisie, puis le Vietnam, le Japon et de finir par le Transibérien. Tout cela durant l'année 1973. La dimension historique n'a pas grande importance à part dans le voyage dans le Vietnam encore en guerre. paul est curieux de nature, il se lie facilement avec les gens de passage, l'air de rien l'écrivain les ineterroge sans qu'ils s'en appercoivent et les fait parler de leur pays, où de celui qu'ils traversent. Et puis l'intérêt n'est pas les visites touristiques, comme il le dit très justement à un japonais de rencontre : " - En avion, ça revient à voyager en sous-marin, rétorquai-je, le train, c'est différent. Tenez, croyez-vous que nous aurions eu cette conversation si nous étions en avion ? De toute façon, à l'étranger, les gens ne voient pas tous la même chose. J'ai ma théorie selon laquelle ce que l'on entend autour de soi influence, et détermine ce que l'on voit. Ainsi, une rue banale peut être transformée par un hurlement, tout comme une odeur peut donner à un endroit horrible un aspect agréable. " ( Paul Theroux : Railway Bazaar - Grasset )
Je vous ai mis en image les deux textes qui d'après moi sont les meilleurs de ce voyageur, d'abord : les colonnes d'Hercule - Livre de Poche, qui relate son voyage en trains et bateaux tout autour de la méditerannée, départ de Gibraltar Espagne - France - Italie - ancienne Yougoslavie - Albanie - Grèce - Turquie - Israël - Egypte - Lybie - Tunisie - Algérie et Maroc. Ce n'est pas parsequ'on est allé dans certain de ces pays qu'il ne faut pas lire des récits de voyages sur ces derniers, au contraire, on voit d'autre choses, c'est encore plus frappant quand Paul Theroux décrit des endoits où je suis allé et que nous n'avons absolument pas vu la même chose !
Le second est : Safari Noir - Grasset, son dernier voyage en date où il Part du Caire pour relier Le Cap en traversant toute l'Afrique de l'Est, il va nous raconter comment il sera attaqué par des bandits, ce qu'il pense de certain humanitaires, comment nos tee-shirt donnés se retrouvent sur les marchés africains pour y être vendu, ses souvenirs de jeunesse ( il est né en Afrique ) . J'aime beucoup sa manière d'écrire, franche, direct, en prise avec la réalité, et même si je ne suis pas toujours d'accord avec ses commentaires, ce n'est pas grave. Il me fait voyager dans ma tête, à défaut de pouvoir le faire physiquement. Bon pour prolonger des vacances, comme un reportage que l'on voit à la télévision sur ces pays lointains et quand l'image s'est arrêtée, on se dit furtivement : "Tiens, j'irais bien là-bas" certaine fois, on le fait, mais en règle générale, on finit par oublier et on retourne au travail avec de belles images dans la tête.