29 octobre 2006

Ian McEwan : Samedi

Ian McEwan : Samedi - Gallimard 2006


Troisième envie sans même l'avoir lu ...


J'ai découvert vraiment cet écrivain anglais lors de son précédant livre traduit : "Expiation"... Et j'ai beaucoup aimé cet air de toucher l'air de rien, de parler de choses graves qui nous touchent tous à travers l'histoire de personnages qui sont nos doubles littéraires. So british... Et nous sommes ici dans le même style, un homme, chrirurgien comblé va se faire embrigader dans une spirale infernale déclanché par un bana accrochage un samedi. Vingt-quatre heures de folies pour nous parler de notre siècle et de tout ce qui y va mal... Je me réjouis d'avance

Sylvie Testud : Gamines

Sylvie Testud : Gamines - Fayard 2006


Deuxième envie ...

Chère Sylvie,
J'aimerais que tu lise cette pré-chronique. D'abord parce que tu es quelqu'un que j'apprécie beaucoup; longtemps je t'ai trouvée snob, comme détachée du monde qui t'entourrais; un peu intello-parisienne-chiante... Et puis je t'ai lu, et j'ai découvert que ce n'était qu'une carapace que tu te mettais sur le dos, qu'en réalité c'était tout le contraire, que tu masquais cette angoisse permanante qui te pourrit la vie par divers masques et en particulier en pratiquant une auto-dérision à travers tes écrits qui me fait hurler de rire. Je t'ai regardé autrement, et maintenant je t'adors, j'ai envie de te prendre par l'épaule et de te dire que rien n'est grave, que la vie n'est pas si horrible que ça. Mais, en imaginant que cela arrive, que je réussisse à t'en convaincre, je nous priverais alors des romans que tu écris, tes textes me font rire aux éclats partout, dans le bus en allant au boullot, au fond de mon lit, attablé dans un bistrot; et les gens me regardent bizarement en se demandant qui est cet imbécile qui rigole tout seul comme un bossu... Alors je te rejoins dans le grand décalage de ce que l'on est et de ce que l'on parrait être. Non, je vais te laisser à tes névroses magnifiques, et si tu m'envoie un mail, je n'y répondrais même pas... (Enfin je dis cela pour la galerie, mais entre nous, je serais super touché si tu le faisais !). Alors je vais recommander ton livre les yeux fermés, sans l'avoir encore lu, tellement je suis certain qu'il sera génial... Je t'embrasse Sylvie.

John Irving : Je te retrouverais

John Irving : Je te retrouverais - Seuil 2006


Trois petites envies que je vais partager avec vous... D'abord la sortie d'un John Irving n'est jamais anodine. Ce monsieur reste un des plus grands raconteurs d'histoires du moment. Oui, il devient un peu vieillissant, il a souvent tendance à se répéter et la quête de la recherche du père apparaît déjà dans plusieurs de ses précédants romans; mais tant pis, j'aime comme il nous met deux doigts dans le nez pour nous tirer exactement où il le veut, et ça marche à tout les coups. Donc je me réjouis d'avance d'ouvrir ce bouquin...

22 octobre 2006

Universal War One : Denis Barjam







Universal war one Tomes 1 à 6 : Denis Bajram / Soleil 1998-2006


Ce qu'il y a d'embetant avec la bande dessinnée, c'est qu'on attend la suite pendant tellement de temps que le risque existe que l'on se lasse, et une partie du public c'est perdue en chemin... Mais pour une fois cela valait le coup de patienter huit ans. Et pour vous, si vous n'avez pas déjà découvert cette magnifique fresque de science-fiction et bien vous pouvez vous précipiter les yeux fermés. De plus, Soleil à la bonne idée (marketing) de sortir l'intégrale en deux coffrets pour la fin de l'année.
Mais de quoi parlons-nous ? D'une putain de bonne histoire. La Terre d'un côté, les colonies de la terre de l'autre (tiens, ça me rappelle quelque chose !!!), seul la terre posséde une force armée, les colonies ayant pariées sur l'arme économique. Soudain, apparaît dans le système solaire une singularité qui forme un mur noir et impénétrable. On va suivre les personnages d'une escadrille appelée "Purgatory" puisque formée d'anciens taulards à qui on donne une seconde chance dans les forces armées. Tous trainent derrière eux un lourd passé : Kalish le gros scientifique pirate et ses dérapages violents, Balti le beau mec tête-brûlé, Milored violeur, Amina qui a souffert d'une éducation religieuse rigoriste et a envoyé dans le coma un officier qui tentait d'abuser d'elle, Mario le technicien trouillard qui a paniqué en envoyé à la mort trois vaisseaux. Cette smala est emmenée par le lieutenant Kate, fille de l'amiral de la flotte et la capitaine June qui doivent les encadrer. Inutile de vous dire qu'elles n'y arriveront pas. Dans une guerre trop grande pour eux, ces personnages vont d'abord avoir l'air d'être ballotés par les événements, puis petit à petit, ils vont non seulement les créer, mais les faire évoluer. Ces six volumes traitent tour à tour de singularité et de trous noir, de voyage dans l'espace et le temps, d'une guerre perdue d'avance, et de ces guerres que l'on mène contre soi-même, de rédemption et de trahison, enfin de tout ce qui fait que l'humain reste toujours ce qu'il est, malgré toutes les meilleures pensées que l'on pourrait avoir. C'est noir, sale, on meurt et tous ne paviendront pas à la fin de l'histoire. Pourtant, on s'accroche à eux, les personnages sont magnifiquement campés, mieux que on le fait normallement dans ce genre de série. Denis Bajram dessinne de manière un peu particulière, assisté par ordinateur, mais heureusement, il a su mélanger les deux manières de faire afin de ne pas nous souler de technologie et le marriage des deux techniques est parfait. A la force du texte s'allie donc la puissance des dessins, on se retrouve un peu comme dans un film et c'est assez splendide. J'ai adoré cette série, même si j'ai quand même quelques retenues sur l'ensemble, je les oublie pour me laisser porter par la naration implacable. Dans cette série, il n'y a pas de de tomes rajoutés, pas de volumes pour gagner du temps, on sent que l'histoire était écrite dès le début, l'auteur savait où il allait et comment y aller. Bien sûr, l'achevement du cycle ( cela voudrait-il dire qu'il y aura autre chose ? ) est toujours délicat, mais Denis Bajram s'en sort plutôt bien et la cohérance de l'ensemble en fait une force. Alors, vous avez compris qu'il faut vous procurer d'urgence cette série.

14 octobre 2006

Taniguchi : Un ciel radieux


Jirô Taniguchi : Un ciel radieux - Casterman 2006


J'avais bien dit que j'allais vous parler de bande dessinnée un jour, et bien voilà ce facheux oubli réparé avec un auteur que j'adore par dessus tout et son dernier volume publié en français. Comme son nom l'indique il est japonais mais il ne fait pas vraiment du manga, l'inspiration et le dessin en noir et blanc pourrait le suggérer, mais il est beaucoup plus doux et ses histoires sont fantastiques.
Dans un ciel radieux, tout commence avec un accident de circulation, un soir, dans la banlieu de Tokyo, un homme, père de famille qui travaille trop et néglige sa famille entre en collision avec un jeune homme de 17 ans qui roule à moto. Le choc est terrible et laisse les deux hommes dans le coma. Mais, à l'hopital après un certain temps entre la vie et la mort, le jeune homme se réveille au moment ou l'homme meurt. pourtant il y a un petit problème : dans le corps de l'adolescent est venu se nicher l'esprit de l'homme qui comprend alors qu'il ne veut pas mourir, pas tout de suite, il a encore des choses à dire et à faire avant de partir définitivement et de laisser son corps au jeune homme...
La naration est magnifique, on accepte le postulat fantastique sans se poser de question et on est ému par cette histoire. Au début l'homme est seul, puis l'esprit de l'adolescent revient petit à petit et veut reprendre sa place jusqu'à ce qu'il comprenne enfin ce qui est en train de se passer. L'histoire est triste bien sûr, mais tellement belle, j'ai mouillé de mes larmes les dernières pages, vraiment, et cela ne m'était plus arrivé depuis très longtemps...
Tout le propos est juste, Taniguchi en profite pour analyser les rapports entre la jeunesse et les adultes, les hommes qui passent à côté de leur vie et surtout que les vrais valeurs sont toujours les seules valables qui que l'on soit, quelqu'âge que l'on ait. mais n'allez pas croire que cet ouvrage est bourré de morale à deux balles, non, c'est vraiment intelligement fait.
Taniguchi n'en est pas à son coup d'essais, loin de là et si vous aimez ce livre je vous encourage à aller faire un tour du côté de sa bibliographie, j'aime tout particulièrement deux autres de ses séries : "Quartier lointain" en 2 volumes et "Le journal de mon père" en 3 volumes sont tout aussi somptueux; égallement publié chez Casterman.
Voilà... Je tiens à m'excuser pour cette longue période sans publication, mais j'ai une bonne excuse, ayant retrouvé un travail de nouveau au service du livre mais hors d'une librairie, j'ai soudainement moins de temps pour écrire, non seulement ce blog, mais aussi mon roman... Mais je n'abandonne pas et le rythme de croisière sera surrement un peu différent, il ne reste qu'a le trouver !!!