27 juin 2006

Le retour du professeur de danse

Henning Mankell : Le retour du professeur de danse - Seuil 2006
Traduit du suédois


Revenons à nos moutons, la littérature, et de surcroit policière. Pendant longtemps, comme la sience-fiction, le polar était un sous-genre, un peu littérature de gare, pour passer le temps et ne pas trop réfléchir. Mais depuis une dizaine d'année le grand public à découvert qu'il existait de très bon écrivains dans ce domaine. Et Mankell est l'un d'eux. Ce suédois a une double carrière liée à son lieu d'habitation. En effet quand il vit en Suède ( l'été ) il écrit des romans qui se passent en Afrique, et quand il vit à Madagascare ( l'hiver ) il écrit des polar qui se passent en Suède, le retour du professeur de danse est l'un d'eux. Un peu atypique dans sa manière d'être, je m'explique : l'auteur a conçu une série avec un presonnage récurrant, le commissaire Wallander, un vieux flic fatigué, un peu gros et désepérément seul. Mais point de ce personnage dans ce roman, nous sommes bien en Suède, mais avec un autre personnage, un inspecteur désabusé, qui vient d'apprendre qu'il a un cancer et qui va s'accrocher à une enquête dont il ne devrait pas s'occuper, hors de sa juridiction. C'est une sorte de fuite en avant, pour ne pas penser à sa vie qu'il sent lui échapper. En Suède, les gens sont sensés être heureux, l'état prend soin d'eux avec de grandes avancées sociales, pourtant d'après l'auteur, cet état de fait à tendance à créer des monstres, qui lorsqu'ils sortent du système, sont imprévisibles et tombent souvent dans une violence incroyable. Le problème vient justement du fait qu'ils ont une vie absolument normal et sont insoupçonnables. Les enquêtes sont décrites avec une grande justesse, le temps est lent, les doutes assaillent les policiers qui les mènent, ils se trompent et repartent de zéro. Le lecteur les suit dans leurs lentes quêtes de la vérité, mais sauront-ils vraiment tout une fois au bout de l'enquête ? Les tueurs sont des êtres humains avec leur part d'ombre. Mankell disèque l'âme humaine de tous les acteurs ce qui donnent toujours des personnages très fouillés et rend l'histoire super crédible.
J'aime les états limites qui sont décrit dans ces récits, c'est à mon sens, dans ce genre que l'on nous parle le mieux de ce qui construit notre personnalité, essayer de comprendre pourquoi quelqu'un bascule dans l'illégalité ou dans le meurtre. La barrière, à lire Mankell, est si tenue, que quasi n'importe qui peut plonger.
Mankell est le seul auteur qui ne m'a jamais déçu, tous ses romans sont bons, il n'y en a pas un plus mauvais que les autres, donc vous pouvez y aller les yeux fermés. L'idéal serrait de les lire de manière chronologique, mais vous pouvez commencer par le retour du professeur de danse, puisqu'il est complétement détaché de la série. Si vous aimez, lancez-vous alors dans la série complète des Wallender, un été avec les pluies suédoises ça rafréchit l'esprit. Attention, ne vous basez pas sur les années de parutions en français, l'éditeur à eu la mauvaise idée de publier dans le désordre...

1 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Bonjour,

Désolée pour la défaite de la Suisse hier, je crois (ou plutôt j'espère pour avoir un peu de nouvelles de ce qui se passe dans le monde)que nous allons vous rejoindre ce soir !

Pour faire suite à votre message, voici mon e-mail pour me contacter : carole.thiebault@cegetel.net

A bientôt,
Carole

27/6/06 21:30  

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