01 août 2006

Ramuz : La séparation des races



Charles-Ferdinand Ramuz : La séparation des races - In Romans tome 2 / La Pléiade - Gallimard

En ce jour de fête nationale suisse (et de congé ) je me suis demandé ce que je pouvais faire... La Suisse n'est pas vraiment une nation unie ou tout le monde se retrouve sous un drapeau en ce jour, mais bien plutôt une mosaïque de langues, de cultures qui s'observent, se snobents et se critiquent. Je lisais encore dernièrement des profs d'uni très sérieux qui se demandaient si il existait vraiment une littérature suisse. Et bien oui, il est si simple de se dire que si l'auteur est suisse quelque soit sa langue il fait partie de la littérature suisse. Moi j'ai choisi de vous parler aujourd'hui d'un des grands de la littérature suisse romande : Ramuz. C'est un auteur qui m'accompagne depuis longtemps, depuis mon enfance en fait. Il a écrit sur ma région d'origine et mon arrière grand-mère qui ne l'avait jamais lu racontait pourtant les histoires tels qu'il les avaient écrites. Ramuz s'est plongé parfois dans les légendes et le folklore pour les traduire et les magnifier sous sa plume. Ainsi Derborence, Farinet ou la fausse monnaie, si le soleil ne revenait pas sont des romans parlant de faits ou de légendes anciennes, déformées par les récits ou chacun y mettait du sien en les racontant. Lui les a fixé pour l'éternité. Merci monsieur Ramuz !
La séparation des races parle de l'antagonisme dans les alpes entre les valaisans francophones et les bernois allémanique. Chacun habite sur le versan d'une montagne et l'hiver les séparent pendant de nombreux mois. Une jeune femme bernoise va être enlevée à la veille de la fermeture des cols par vengeance et sequestrée dans le village. Firmin, le kidnapeur va finir par tomber amoureux de cette jeune fille, qui elle ne cesse de penser à tout ce qu'elle a bandonné là-bas, de l'autre côté. Un drame se noue, lentement pendant tout cet hiver, le printemps sera-t-il vraiment le temps de la délivrence ?
Le texte est magnifique, comme écrit les deux pieds plantés dans la terre, solide, avec les mots simples et forts des paysans de cet époque. Il raconte comment la haine et la méfiance de l'autre, de celui qui est différent et que l'on ne veut pas connaître conduit à des catastrophes.
Demain et après-demain, je mettrais en ligne d'autres textes helvètes, juste pour le plaisir de vous dire qu'il faut lire les auteurs du terroire, rien n'est plus magnifique que de visualiser les endroits dont ils nous parlent, cela rajoute quelque chose à la lecture.

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